En même temps que notre projet pédagogique je souhaite absolument vous parler de la méthode MONTESSORI qui fait partie de notre manière de travailler avec l’enfant. En fait, cette méthode fait, finalement, partie intégrante de notre projet pédagogique, dans la mesure où nous nous efforçons de ne jamais nous en écarter….
Il y a quelque temps, j’ai suivi une formation Montessori qui a amené un nouvel éclairage sur tout ce que je pensais connaitre des enfants. Même si j’en ai pris le temps et après avoir bien digéré toutes les informations transmises, j’ai décidé de faire de cet enseignement le fil conducteur de ma nouvelle manière de travailler avec les enfants confiés et de vous en parler.
L’article que je vous propose a été réalisé grâce à des sources multiples, mais pour une assez large partie, inspiré du support de cours reçu lors de ma formation MONTESSORI et je remercie vivement ce centre de formation pour l’autorisation d’utiliser leurs documents et de les publier sur ce blog.
ECOLE NOMADE ACTIVE PAPACHAPITO
Centre de Formation à la Pédagogie Montessori
9, La Jardillère
17620 LA GRIPPERIE/ST. SYMPHORIEN
Tél./Fax: 05.46.84.18.35 Portable: 06.15.82.76.38
mail: papachapito@yahoo.fr
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en introduction, nous sommes très attirés par des pédagogies dite « modernes », en voici un rapide résumé…
MARIA MONTESSORI :
Pour maria Montessori, dés 1907, à Rome, à mise place 3 clés pour faciliter les apprentissages.
Celle tournant autour de la notion de « période sensible », c’est-à-dire en niant, à juste raison, l’idée selon laquelle à tel âge l’enfant devait avoir fait telles acquisitions, mais au contraire, en montrant que, indépendamment de son âge « légal », l’enfant pourrait faire telle ou telle découverte au moment où il y était prêt, donc de façons très différentes de l’un à l’autre.
La seconde cléf, tout aussi capitale, était « l’enthousiasme » , pour permettre les apprentissages.
La troisième clé, tout aussi capitale, était celle nommée par Montessori « l’environnement préparé », consistant à aménager autant que possible, autour des enfants, un espace très varié et à les laisser explorer librement à partir de leurs appétits et de leurs besoins du moment, l’adulte ayant pour fonction essentielle d’accompagner l’enfant dans ses découvertes, tout en respectant son autonomie !
RUDOLF STEINER
A la même époque, en Autriche, Rudolf STIENER créait ce qu’il avait nommé la « libre école Waldorf », autour d’une priorité très complémentaire de ce que promouvait Montessori, celle de la stimulation des émotions à travers les apprentissages. Pour cela , la priorité était pour lui l’éveil artistique grâce à la peinture, la sculpture, la musique et autres… stimulant ainsi le sens de la créativité, donc celui de la curiosité et du plaisir, on revient toujours sur la notion du fait que l’apprentissage doit être lié au plaisir ! (ce que les gens qui enseignent la musique en conservatoire, par exemple, n’ont pas compris, infligeant aux enfants des apprentissage fastidieux et démotivant, avant même de faire toucher du doigt le plaisir qu’il y a, à jouer d’un instrument !)
CELESTIN FREINET
Dans la continuité des 2 précédents, à peu prés dans la même époque et dans la même veine, Célestin FREINET donnait naissance à ce qu’on appelle « la pédagogie Freinet.
Cette dernière est fondée sur 4 principes :
- Avant que l’enfant apprenne des choses en classe, ou ailleurs, il faut donner du sens aux apprentissages, c’est-à-dire faire comprendre que les mathématiques ou la lecture vont quotidiennement lui servir dans sa vie courante.
- Pour cela la pédagogie devait s’appuyer sur des situations concrètes, produisant des résultats mesurables… écrire pour savoir et communiquer, compter pour construire une cabane….
- Autre point, la socialisation permettant aux enfants de « vivre ensemble »,
- Dernier principe, nommé « l’enfant chercheur », qui, pour permettre concrètement les apprentissages, donnait une large place au « tâtonnement expérimental », c’est-à-dire au droit d’échouer avant de réussir, ouvrant ainsi le champ, pour chaque enfant, à un sentiment essentiel qui consiste à comprendre à la fois qu’il est capable de réussir, mais que perdre, échouer momentanément, n’est pas grave !
Mais Quelle est donc cette PHILOSOPHIE « MONTESSORI » et qui était MARIA MONTESSORI ?
« L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. » Telle est la philosophie de l’éducation de Maria Montessori, première femme médecin d’Italie, dévouée à la cause des enfants. « Éduquer, ce n’est pas dresser » prône celle qui, en janvier 1907 ouvre la première Maison des enfants (Casa dei Bambini en italien). Sa révolution ? Mettre à la disposition des écoliers un matériel adapté, mais surtout, les laisser libres de choisir eux-mêmes les activités qu’ils souhaitent faire, pendant le temps qu’ils le désirent. Elle constate alors, avec surprise, que les tout-petits (dès trois ans), sont capables de faire preuve d’une concentration et d’une autodiscipline inattendues. C’est ainsi que nait la pédagogie Montessori : dès lors que l’enfant se trouve dans un environnement propice, accompagné par un éducateur qui s’adapte à lui et le stimule, l’enfant apprend par lui-même, à son rythme. Un siècle plus tard, cette méthode a fait de nombreux adeptes à travers le monde et plus de 20 000 écoles ont ouvert leurs portes. Mais pour les montessoriens, la France et ses quelques cent écoles reste à la traîne. À ce jour, l’Education nationale refuse de valider une telle pédagogie, contraignant les établissements à se développer en marge du système public.
Les règles de l’éducation selon Maria Montessori propices à l’épanouissement de l’enfant :
1) avoir un souci scrupuleux de son environnement : clarté, ordre,
2) ne pas hésiter à repeindre, à embellir…,
3) enseigner l’usage de chaque objet, s’attacher aux exercices de Vie Pratique,
4) mettre l’enfant en contact avec son milieu puis s’effacer,
5) observer l’enfant : être à l’affût de ses besoins,
6) répondre rapidement à son appel,
7) écouter et répondre,
8) respecter celui qui travaille et ne pas l’interrompre,
9) corriger avec respect,
10) respecter celui qui a cessé de travailler sans l’obliger à s’occuper à nouveau,
11) proposer sans cesse de nouvelles occupations,
12) être l’âme silencieuse de l’espace,
13) être là pour ceux qui cherchent, savoir disparaître du chemin de ceux qui ont trouvé !
Selon MARIA MONTESSORI,
Notre rôle en tant que parent, enseignant, pédagogue, assistant maternel, pourquoi pas est :
d’aider au développement naturel de l’enfant, tant physiologique (son corps) que psychologique (son esprit) :
C’est une mission qui sous-tend une réelle volonté d’éduquer l’enfant et nous serons aidé par le travail d’observation scientifique phénoménal qu’a préparé Maria Montessori, avec une méthode juste et adaptée à l’enfant, le respectant dans sa globalité, et un matériel adapté à ses vrais besoins.
Maria Montessori recueille, lors de ses observations scientifiques auprès des enfants, des informations importantes et déterminantes :
– l’enfant est guidé par son être intérieur : il apprend son langage tout seul, nous le laisserons donc libre de manifester ses besoins,
– l’enfant apprend dans le mouvement, la joie : la liberté,
nous lui proposerons une ambiance favorable à son expression,
– l’enfant passe par des « périodes sensibles »
son enthousiasme de comprendre, de découvrir son environnement est prépondérant,
où il lui est facile d’apprendre.
L’observation révélera ces moments et permettra les propositions de matériel adaptées.
Les bases de la méthode MONTESSORI puisent leurs fondements dans différents domaines tel que :
la vie pratique – la vie sensorielle :
L’ambiance : la salle, l’environnement :
Il est important d’offrir aux enfants un espace de « liberté » suffisant, lumineux, aéré, beau, favorisant l’harmonie, avec des mobiliers adaptés à leurs tailles, des objets simples, réels et légers, d’où la beauté n’est pas exclue car elle élève le goût.
On proposera aux enfants des tapis individuels, de leurs tailles, qui deviendront leur propre domaine de liberté ainsi qu’à l’extérieur où il leur sera également proposé un petit coin de terre où ils seront libres de semer, planter, d’observer… de faire des « expériences » et des découvertes…
L’ambiance : la salle, l’environnement :
La pratique d’une gymnastique « libre » est favorisée :
– exercices de relaxation, de prise de confiance en soi, apaisent l’enfant et l’aide à se « poser ».
– exercices de respiration, de concentration par la marche sur une ligne blanche, matérialisée sur le sol ou un tapis de taille généreuse, le tout favorisant le sens de l’équilibre, le développement des muscles des jambes. Et autres exercice de motricité.
La notion de liberté est importante dans la pédagogie Montessori, car le corps de l’enfant s’accomplit dans le mouvement et dans la joie (signes psychologiques de croissance), sans entrave, et permet à l’enfant d’acquérir un sentiment singulier des ses propres besoins.
Pour Maria Montessori, un muscle se repose le mieux quand il effectue un geste juste,
et non quand il est au repos.
la gymnastique pratiquée par les enfants se veut « éducative » :
– le jardin, la culture de la terre, découverte de son milieu et donc des lois de la nature, par le vécu de l’expérience,
– le matériel de vie pratique , autonomie et soins à son environnement.
– le matériel de vie sensorielle, développement et organisation des sens
Notre rôle d’adulte-parent – enseignant – pédagogue –assistant maternel :
Nous avons un rôle presque exclusivement D’OBSERVATION, DE PATIENCE ET D’HUMILITE.
Nous devons connaître le moment et le matériel nécessaire à tel ou tel enfant, suivant ses aspirations, sa façon d’aborder l’apprentissage, l’ambiance, les autres…
et présenter le matériel d’une manière harmonieuse, l’objectif présent en tête,
serein et déterminé à laisser libre les élans spontanés de l’enfant. Un enfant n’est pas congratulé quand il réussit, il est éventuellement stimulé à aller plus loin, mais quand il se trompe, nous n’intervenons pas non plus, le matériel étant auto-correctif, l’enfant a les moyens de se corriger lui-même et donc d’apprendre à travailler pour lui, sans
interférence extérieure : pas de comparaison ni de compétition, il n’y a qu’un matériel par classe, donc stimulation entre les enfants.
L’adulte-enseignant doit donc savoir se maîtriser quand aux habitudes :
« Oui, c’est bien ! »…
« Mais non, c’est faux ! »…
Il ne recherche pas l’efficacité mais plutôt l’épanouissement de l’enfant,
– l’aider à se révéler à lui-même, par une démarche intérieure vécue,
– à toujours stimuler l’enthousiasme d’apprendre, le goût de découvrir et l’appréciation des détails.
–
L’ADULTE A LA MISSION « D’ELEVER » L’ENFANT DANS SA TOTALITE,
Les principes de la pédagogie Montessori
La liberté
C’est une notion fondamentale de la pédagogie Montessori. En classe, chez l’assistant maternel, les enfants sont libres de choisir l’activité qu’ils souhaitent faire parmi celles qui leur sont proposées, à la seule condition d’avoir déjà « vu » cette activité avec l’éducateur(trice) et quelle leurs ai était présentée. ils peuvent y passer le temps qu’ils veulent. Ils ont aussi le droit de parler (à voix basse) et de se déplacer comme ils l’entendent dans la classe, tant que l’ambiance de travail est respectée.
L’autodiscipline
Elle va de pair avec la notion de liberté et s’applique tout autant pour l’attitude que pour les corrections. Plutôt que d’attendre passivement les corrections d’un tiers, l’enfant est invité à repérer lui-même ses erreurs. D’autant que, selon la méthode Montessori, il ne s’agit pas tant d’avoir « juste » ou « faux » que de s’exercer à faire mieux, de se perfectionner dans l’activité. D’une manière très surprenante, ce concept donne des résultats très surprenant dés 20 mois !
L’action en périphérie
Selon Maria Montessori, il est plus profitable d’agir sur son environnement plutôt que sur l’enfant lui-même. En pratique, il s’agit par exemple de parler moins fort pour l’inciter à en faire autant, plutôt que de lui ordonner de le faire. Ou encore, de mettre à sa portée un meuble à chaussures et à chaussons, plutôt que de lui demander d’aller les ranger ou les chercher dans un placard.
Le respect du rythme de chacun
Peu importe que l’enfant soit rapide ou lent, tant qu’il est concentré. La pédagogie Montessori met l’accent sur le respect du rythme de chaque enfant, et préconise de ne pas mettre d’étiquettes aux enfants (« tu es lent », « tu es rapide »), au risque de l’enfermer dans ce qualificatif. Et Maria Montessori d’ajouter que le rythme de chacun peut varier en fonction des moments de la journée, de l’activité, des différentes périodes de son développement, et que les apprentissages des enfants se font par à-coups.
L’apprentissage par l’expérience
L’abstraction ne se transmet pas. Tel est le postulat à partir duquel se base la réflexion montessorienne. Pour s’approprier les concepts, l’enfant doit manipuler, de façon tangible et concrète, avec ses cinq sens. Là encore, cela passe par l’utilisation de matériel adapté. Il s’agit par exemple, pour expérimenter l’unité, la dizaine, la centaine etc. d’utiliser des perles. Les enfants peuvent les soupeser, les comparer, et intégrer, par la vue et le toucher, leurs différences ou leurs proportionnalités.
L’activité individuelle
Si quelques activités sont présentées en petits groupes, la plupart se font plutôt en individuel, afin que les enfants s’approprient les concepts de façon personnelle.
L’éducation, une aide à la vie
Selon Maria Montessori, l’enfant est potentiellement bon, et il suffit de le respecter pour qu’il le reste. Le respecter, c’est l’inviter à respecter les autres, et donc, le préparer à une vie sociale harmonieuse. Le but de l’éducation montessorienne est d’aider l’enfant à acquérir une discipline intérieure.
Bien formidable, me direz vous, là on s’adresse à des enfants déjà un peu grand, mais avant ça, quand l’enfant n’est encore qu’un nourrisson, qu’est ce que peut apporter la méthode Montessori pour nous ?
« Dès sa naissance, l’enfant absorbe le Monde directement de son être et ses expériences créeront un esprit dont la structure est Unique ! »
Le cerveau de l’enfant, à sa naissance, contient 100 billions de neurones
qui ont besoin de se connecter dans un certain ordre. L’expérience change le cerveau.
Tout ce que l’enfant voit, touche, sent, goutte, entend influence la manière
dont ces neurones vont se connecter.
A 2 ans, la consommation d’énergie de son cerveau est identique à celle de l’adulte.
A 3 ans, son cerveau est deux fois plus actif que celui d’un adulte et ce jusqu’à 10 ans.
L’enfant a la capacité de traduire les informations apportées par ses sens en représentations riches, complexes, cohérentes et abstraites :
il sait traduire le toucher, le goût en émotion…
Chaque étape de la construction de l’enfant passe par le schéma :
OBSERVATION – EVEIL DES SENS – MOUVEMENTS
apportant, ainsi, de nouvelles connaissances et entraînant de nouvelles expérimentations.
Dès les premières semaines de la vie d’un enfant, le mouvement s’organise, comme une relation à son environnement, dans l’échange et la communication sociale. Les gestes instinctifs (archaïques) : la succion, la déglutition, l’agrippement,
le regard vers la mère pendant la tétée (l’enfant fixe le haut du visage de l’adulte) , les mimiques de l’enfant, les cris, gazouillis, sourires (plaisir sensoriel) sont une préparation au futur langage .
Ce besoin primaire d’attachement affectif détermine toute la vie psychique future.
La sécurité et la protection donneront à l’enfant une image de soi positive. Le développement de la vue, de l’ouïe…des cinq sens, dans sa perception de l’espace,
favorise le métabolisme des os et des muscles et améliorent l’organisation des mouvements des différentes parties du corps, les uns par rapport aux autres.
L’intervention de l’adulte dans ce développement influence le comportement de l’enfant ainsi que son système nerveux…si l’enfant est arrêté dans une activité,
il devient passif, dépendant.
L’environnement stable, simplifié, capable de s’adapter au progrès de l’enfant et l’amour des parents et des proches donne une force importante à l’enfant dans la détente, la sécurité et donc la confiance, en créant des liens affectifs puissants
qui seront le fondement de leur relation La beauté appelle à l’activité, provoque l’enthousiasme et donne un sens de la dignité en toute indépendance.
Dès la naissance, nous prendrons l’enfant de façon horizontale jamais verticale,
ni assis, ni debout (adaptation à la pesanteur) et jamais sous les bras.
Entre 4 et 6 semaines,
l’enfant tourne la tête, découvre visuellement son entourage, pratique l’accommodation visuelle vers le lien social. Ensuite, il va découvrir ses mains, de mouvements involontaires il va passer à une coordination entre sa tête, ses yeux, ses mains, ses bras puis, son tronc.
Entre 2 à 6 mois :
coordination de la main et de l’œil,
entre 6 à 15 mois :
équilibre locomoteur, marche,
entre 15 mois à 3 ans :
autonomie, propreté, maîtrise de soi. L’enfant, dès le départ, est sur le dos…grâce à ses différents et nombreux mouvements, il va accéder à d’autres postures :
– vers 4 ou 5 mois : dos puis, côté,
– 6 mois : sur le ventre
– entre 6 et 10 mois (environ!) : il connaît la posture assise, il rampe, se redresse,
– de 10 à 15 mois : il marche.
Voici le déroulement progressif normal dans l’organisation du développement des
mouvements :
Du dos au côté, sur le ventre, rouler-ramper-position semi-assise, position assise 4 pattes, genoux, debout, marche.
L’enfant augmente, par ces différents entraînements, la capacité de ses abdominaux
et des muscles de son tronc ainsi que celle de ses membres. Chacune de ces phases est à respecter impérativement dans nos éventuelles interventions auprès de l’enfant.
Quand l’enfant arrive à une nouvelle acquisition, il revient souvent à la posture précédente, ce n’est pas un recul mais plutôt « une certaine prudence », un renforcement de l’acquis avant d’opter pour cette nouvelle posture passionnante.
L’adulte interviendra uniquement si l’enfant pleure pour le remettre
dans sa position précédente et surtout pas dans la future posture, car elle n’est pas encore acquise complètement et cela ne peut lui apporter qu’un sentiment de découragement. Il est intéressant de se poser parfois la question suivante, mettre artificiellement un enfant assis avant qu’il ne soit réellement en mesure de s’y mettre par lui même, ça fait plaisir à qui ?
L’enfant ?
Pas sûr, dans cette position dans la quelle on l’a installée, il est comme paralysé, impossible d’attraper l’objet convoité dans le bout du parc, s’il tombe, il ne se relève pas sans l’aide de l’adulte… d’où frustration inutile…
donc si ce n’est l’enfant qui profite de cette position artificielle, c’est donc que celui à qui ça fait plaisir de voir le petit assis c’est l’adulte…
Du coup la question à se poser est la suivante, est il plus important que l’adulte se fasse plaisir en regardant son bout de chou assis sans bouger, ou faut il mieux le laisser vivre toutes les expériences motrices qui conduiront finalement à cette position ! sans parler du plaisir que votre enfant aura dans la découverte de cette nouvelle position !
La liberté apporte à l’enfant une détente, il n’est donc pas « crispé », mais, sécurisé,
cela lui donne une grande agilité, une excellente souplesse et une meilleure attitude
devant l’inconnu, l’inattendu (lien physique et psychique).
« Il est important d’entrevoir toute la dimension de l’espace vécu, de l’espace prouvé
et de l’importance de la construction de l’espace interne comme référentiel de l’ensemble du processus relationnel et communicationnel du futur Homme qu’est le bébé. Le bébé est entièrement percevant par le corps.
La somme des expériences sensori-perceptives va créer les modèles mentaux du bébé. « Albert Coeman »
L’ENVIRONNEMENT DU BEBE :
L’ambiance :
L’ambiance participe au développement et à la construction de la vie psychique de l’enfant.
L’enfant a un esprit absorbant et se nourrit de lait mais aussi de l’ambiance.
L’amour que nous lui portons est fait de respect, de bienveillance, de douceur,
en rapport avec ses besoins propres que nous déterminons par l’attention et l’observation.
L’enfant, à sa naissance, est près de nous, contre nous, de peau à peau… mais nous devons lui donner un cadre rassurant pour entrer dans notre monde. Nous lui préparerons un espace suffisant, calme, simple, lumineux, propre et aéré. Une lumière naturelle est celle qui convient le mieux et le soir, nous utiliserons une lumière tamisée.
La température doit y être confortable. Les couleurs des murs seront de tons pastels.
Nous fixerons au mur quelques belles images simples aux couleurs contrastées.
Le mobilier sera adapté aux besoins de l’adulte et de l’enfant (utile, léger, beau, réel)
avec une petite étagère à deux étages pour poser le matériel futur.
Il est toujours intéressant de se mettre à la « hauteur » de l’enfant…se coucher
pour voir l’environnement qu’il découvre…
Comment agencer l’environnement du bébé :
Il a quatre espaces différents :
le coin sommeil, l’endroit pour le nourrir, le coin toilette et l’espace activité.
le coin sommeil :
C’est le lieu où nous coucherons l’enfant, sur un petit matelas genre Futon (1m par 0,90m), passant progressivement du couffin à ce lieu pour le sommeil de la journée
par exemple…de façon à l’habituer doucement.
Nous utiliserons, pour le couvrir, un sac de couchage qui enveloppe l’enfant
sans gêner ses gestes.
L’endroit pour le nourrir :
Nous utiliserons un mobilier adapté, pour un vrai moment de relation, de plaisir partagé, (loin de l’animation familiale bruyante), accompagné d’une musique relaxante, apaisante pour ce moment privilégié.
Le coin toilette :
il doit être fonctionnel, avec tous les objets utiles à portée de mains,
(nous pouvons utiliser le confort, la chaleur et la douceur d’une peau de mouton,
au sol).
Pensez à organiser le coin « bain », l’eau est très appréciée (souvenir du liquide
amniotique) et nous pouvons utiliser son pouvoir apaisant au moins une fois par jour.
Nous serons attentifs à nos gestes, justes, lents et attentionnés tout en lui racontant
nos gestes. Nous le masserons, après le bain, avec une huile douce d’amande,
ce contact est primordial dans le développement psyscho-affectif de l’enfant ainsi que pour sa motricité.
Les vêtements seront dans le même ordre des choses : simples, chauds, confortables, amples, pour laisser libre, les différents mouvements de l’enfant.
l’espace activité :
Dans cette pièce, sera prévu également le coin activité : un autre matelas au sol,
contre un mur où sera fixé un grand miroir et, devant le matelas, un tapis doux pour le démarrage des déplacements…
Le miroir permet à l’enfant une découverte différente de son corps, développe sa curiosité, sa concentration et sa volonté par l’exploration d’une vision globale de la chambre
– son champ visuel est de 20 à 30 cm -.
L’enfant sera, dans cet espace « activité », peu de temps par jour au début, puis, de plus en plus longtemps…à lui, de vous le signifier, à vous, d’être attentif, de l’observer et d’éviter des stimulations excessives.
LE MATERIEL : les matériaux naturels sont à privilégier
les mobiles : qui développent et stimulent le sens visuel de l’enfant, encourage
l’attention, donne une information de l’espace en trois dimensions et éduquent le sens de la beauté, de l’esthétisme.
Le 1er mobile : le mobile de Munari (contraste noir et blanc, formes géométriques),
à proposer à l’enfant, dès la naissance, ou plus sûrement dès la troisième semaine
environ, jusqu’à ce qu’il s’en lasse…jusqu’à ses 6 semaines environ…
Le 2ème mobile :
le mobile des octaèdres, trois octaèdres :
un rouge, un jaune, un bleu.
Le 3ème mobile :
le mobile de Gobbi (les boules aux couleurs dégradées)
qui permet la distinction des nuances des couleurs, inventé par Gianna Gobbi, une assistante de Maria Montessori. Puis, le mobile des danseurs et autres….
Les objets suspendus :
Les animaux en bois :
L’anneau de bois :
L’enfant est sur le dos, sur son matelas d’activité, à côté du miroir, suspendu au-dessus de lui, un anneau de bois qu’il peut regarder et saisir. Cela favorise la coordination des mouvements des bras, des mains et de la bouche.
Le grelot :
nous remplacerons l’anneau par le grelot dont la brillance et le doux bruit
stimulent la joie de l’enfant.
Le ballon ou hochet de pied :
une balle en tissu, composée de tissus contrastés,
l’enfant l’utilise avec ses mains ou ses pieds.
Les objets à manipuler :
Emmi Pikler, médecin en Hongrie, a créé l’association Loczy, à Budapest, où elle a passé sa vie à observer les enfants de 0 à 3 ans et elle en a conçu une méthode totalement montessorienne.
Elle conseille, en premier lieu, un chiffon coloré, facile à manipuler par l’enfant,
qu’il va pouvoir prendre, regarder, agiter…se le poser sur le visage… et qui fera travailler les bras, les coudes et les mains des enfants.
Puis, elle nous conseille le hochet, vers 5 mois.
Le hochet :
un anneau en bois, avec un grelot au son doux, léger et facile à tenir, à passer
d’une main à l’autre (pour le transfert de perception du cerveau droit au cerveau gauche) et que nous diversifions par différentes surfaces variées
Les chaussettes :
un grelot, un bouton ou des rubans cousus sur une socquette,
Les perles de préhension : 4 grosses perles de bois, reliées entre elles par un lacet de cuir.
Les disques entrelacés :
2 disques de bois encastrés, qui permettent une utilisation
diversifiée des deux mains.
La balle souple :
l’enfant est prêt à la saisir, commence des déplacements et y exerce plus de 37 sortes d’activités. Elle est en tissu de couleurs.
Le seau :
l’enfant aime les contenants aussi, le seau ou le panier lui proposeront plus de 39 activités différentes…à remplir, à vider, à tirer…vers 6 mois et plus.
Les paniers :
un 1er panier avec seulement 2 ou 3 objets, réels (objets du quotidien),
aux qualités sensorielles variées.
Puis, des paniers à thème : objets de la cuisine, du jardin, de la salle de bains…
un panier rempli de petits coussins, avec différentes textures, ne pas oublier l’attrait
des enfants pour les objets creux…(voir la récapitulation du matériel).
Le tapis d’activité :
Il remplace le matelas du départ et donne la notion d’espace, de limites (90x120cm)
dans l’indépendance et la sécurité.
Une petite étagère à 2 étages :
Elle sert à déposer quelques objets stimulants pour l’enfant et aussi, de futur tuteur
pour se hisser et tendre vers la posture debout. Elle doit donc être solide et fixe.
N’oublions pas les bienfaits de Dame Nature et sortons le plus possible les enfants.
Emmi Pikler les sortait, dès leur 4ème semaine pour la sieste (- 10°). Les enfants, dès leur naissance, avaient une chambre commune à l’intérieur et, la même disposition, le même mobilier, à l’extérieur, avec un accès direct. Le jardin est clos, arboré, très varié en bosquets, en recoins, pentes, buttes…
Emmi Pikler séparait les différents groupes d’âges des enfants, par de petits enclos
entourés de haies.
L’observation :
Observer le comportement, l’humeur des enfants. Ne conserver que les informations
fidèles à la réalité (pas celle que nous « jugeons » en nous substituant aux faits).
Nous n’étudions pas le mode de vie de l’enfant mais :
– l’évolution de son état affectif,
– sa relation au monde qui l’entoure,
– son comportement au bain, au repas, à l’habillage…
– son développement moteur, intellectuel, son intérêt et sa participation aux jeux,
– son sommeil, sa propreté,
– ses particularités, expressions, volonté, conscience de soi….
En se cantonnant aux faits et seulement aux faits (je suis neutre),
nous aurons une analyse et une compréhension
Dans toutes nos manipulations des enfants, nous agirons avec des gestes doux, lents pour respecter la sensibilité des enfants, considérant que l’enfant n’est pas un objet mais une personne qui sent, observe, enregistre, comprend, Existe!!!
Nous ne serons jamais dans la hâte, la précipitation, nous prenons tout le temps
Nécessaire, dans le calme et la vraie présence et sans interrompre nos soins, pas de rupture ni de changements brusques.
Nous lui parlons en décrivant ce que nous faisons, lui montrons, le regardons, échangeons en faisant appel à sa participation et en respectant ses choix.
Entre 4 et 7 mois, l’enfant commence à découvrir l’absence, la séparation et cela provoque une anxiété si l’ambiance n’a pas pu être mis en place, par manque de rituels, d’amour, de communication verbale, aussi, à cause d’un environnement trop stimulant, de changements soudains…
Le jeu du « coucou », par exemple, permet à l’enfant de découvrir le concept de permanence.
Donc, harmonie des mouvements, pas de rupture, de soudaineté mais régularité, progression…
gagner la coopération de l’enfant ne nous fait pas perdre plus de temps que de lutter contre lui.
Le repas est un important facteur social, un point sensible dans la relation enfant/adulte. Nous serons à l’écoute de ses goûts et des quantités qu’il absorbe
afin de satisfaire son plaisir dans la sécurité de nos bras.
Du sein au biberon, nous passerons à la cuillère, au verre puis, il mangera seul
à la cuillère, apprendra à mâcher (nous lui montrons comment mastiquer).
Le repas dans un bol est plus facile pour l’apprentissage de l’enfant avec la cuillère.
Pour l’enfant vorace (sorte d’insatisfaction, de compensation, dépression), nous satisferons sa faim par un biberon puis, continuerons par le verre et la cuillère
sans jamais nous moquer ou rire de lui.
Dès ses 4 mois, on peut commencer à varier les repas de l’enfant, par du jus de fruits